dimanche 3 octobre 2010

Alice Miller - "Le drame de l'enfant doué"

Voici quelques extraits du livre "Le drame de l'enfant doué", d'Alice Miller


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1/ L'enfant a un besoin inné d'être pris au sérieux et considéré pour ce qu'il est.

2/ "Ce qu'il est " signifie: ses sentiments, ses sensations et leur expression, et ce dès le stade du nourrisson.

3/ Dans une atmosphère de respect et de tolérance pour les sentiments de l'enfant, celui-ci peut, à la phase de séparation, renoncer à la symbiose avec sa mère et accomplir ses premiers pas vers l'autonomie.

4/ Pour pouvoir remplir ces conditionsd'un développement sain, il faut que les parents de ces enfants aient grandi eux aussi dans un climat de ce type. Ces parents transmettront à leur enfant le sentiment de sécurité, la sensation d'être à l'abri, qui permettront à sa confiance de se développer.

5/ Les parents qui n'ont pas bénéficié de ce climat dans leur enfance sont en état de besoin, c'est-à-dire qu'ils cherchent leur vie durant ce que leurs propres parents n'ont pas pu leur donner en temps voulu: un être pour qui ils comptent par-dessus tout, qui les comprend totalement et les prend au sérieux.

6/ Cette quête ne peut, bien entendu, jamais aboutir complètement, car elle se réfère à une situation irrévocablement révolue - à savoir, les premiers jours de la vie.

7/ Mais un être humain porteur d'un besoin inassouvi et inconscient - parce que réprimé - est sujet à la compulsion de satisfaire malgré tout ce besoin, en recourant à des moyens de rechange. Et ce tant qu'il ne connaît pas l'histoire refoulée de sa vie.

8/ Ses enfant sont les plus propres à remplir cette fonction. Un nouveau-né est entièrement à la merci de ses parent, pour le meilleur et pour le pire. Et comme sa vie même dépend de leur assistance, il fera tout pour ne pas la perdre. Dès le premier jour, il s'y emploiera avec toutes ses possibilités, comme une petite plante qui se tourne vers le soleil pour survivre.

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Pour se défendre du sentiment d'abandon vécu dans la petite enfance, l'adulte dispose d'un grand nombre de mécanismes. A côté du simple déni, nous trouvons le plus souvent le combat perpétuel, épuisant, pour assouvir les besoins refoulés, et depuis lors pervertis, à l'aide de symboles: drogues, groupes, cultes de toutes sortes, perversions. Les intellectualisations sont également fréquente, car elles offrent une protection très fiable, qui peut cependant avoir des effets funestes si le corps - comme c'est le cas dans les maladies graves - prend les commandes (cf. à ce sujet mes analyses de la maladie de Nietzsche dans La souffrance muette de l'enfant, 1990, et Abattre le mur du silence, 1991).
Tous ces mécanismes de défense s'accompagnent du refoulement de la situation initiale et des sentiments s'y rapportant.
L'adaptation aux besoins parentaux conduit souvent (mais pas toujours) au développement d'une "personnalité-comme-si" ou de ce qui est souvent appelé faux-Soi. L'enfant se conduit de manière à ne montrer que ce que l'on attend de lui, et il s'identifie complètement avec cette apparence. Son vrai Soi ne peut se développer et se différencier car il ne peut être vécu.Rien de surprenant à ce que ces patients se plaignent d'un sentiment de vide, disent que leur existence leur paraît dénuée de sens, qu'ils ne se sentent chez eux nulle part. Ce vide est réel. Il s'est effectivement produit un tarissement, un appauvrissement, un étouffement partiel de leurs possibilités. L'enfant a été blesé dans son intégrité, et cela l'a amputé de sa spontanéité, de son élan vital. Ces enfants font parfois des rêves où ils se voient à demi morts. J'en citerai deux exemples.

"Mes petits frères et soeurs se tiennent sur le pont et jettent une boîte dans la rivière. Je sais que je suis dedans, morte, et pourtant j'entends mon coeur battre. C'est toujours à ce moment-là que je m'éveille."

Ce rêve récurrent traduit l'agressivité inconsciente (envie et jalousie) de Lisa envers ses cadets, pour lesquels elle s'est toujours montrée une "mère" attentive, "tuant", pour assumer ce rôle, ses propres sentiments, désirs et exigences au moyen de formations réactionnelles. Kurt, 27 ans, rêve:

"Je vois une verte pelouse et, dessus, un cercueil blanc. J'ai peur qu'il ne renferme ma mère, mais je soulève le couvercle et par bonheur ce n'est pas ma mère, c'est moi."

Si Kurt enfant avait pu s'exprimer quand sa mère le décevait, c'est-à-dire manifester des sentiments de rage et de colère, il serait resté vivant. Mais il aurait alors perdu l'amour de sa mère, ce qui pour un enfant équivaut à la mort. Pour garder sa mère, il a donc "tué" sa colère, et du même coup une partie de son âme.
La difficulté de vivre et d'affirmer ses propres sentiments aboutit à figer le lien avec ses parent, à lui donner une permanence qui empêche toute délimitation. Car les parents ont trouvé dans le faux-Soi de l'enfant la confirmation souhaitée, un substitut de la sécurité qui leur fait défaut, et de son côté l'enfant, qui n'a pas pu construire son propre sentiment de sécurité, est consciemment d'abord, puis plus tard inconsciemment, dépendant de ses parents. Il ne peut se fier à ses propres sentiments, n'en a aucune expérience, il ne connaît pas ses vrais besoins, il est, au plus haut degré, étranger à lui-même. De ce fait, il est incapable de se séparer de ses parents et reste, à l'âge adulte, tributaire de la confirmation de personnes qui vont les représenter, comme leur partenaire, des groupes, et, surtout, ses propres enfants. Les souvenirs inconscients, refoulés, qui nous obligent à nous dissimuler à nous-mêmes notre vrai Soi sont les successeurs de nos parents. Et c'est ainsi que succédera, à notre solitude dans la maison paternelle, un isolement intérieur.

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A LA RECHERCHE DU VRAI SOI

Quelle aide pouvons-nous attendre ici de la psychothérapie? Elle ne peut nous rendre notre enfance perdue, elle ne peut changer les faits ni les effacer. On ne peut guérir les blessures par des illusions. Le paradis de l'harmonie pré-ambivalente, en lequel tant de blessés placent tous leurs espoir, est inaccessible. Mais vivre sa propre vérité, avec la connaissance post-ambivalente que nous en acquerrons, nous permet, à un niveau adulte, de retrouver notre propre monde affectif - sans paradis, mais avec la capacité de sentir et de vivre nos émotions, qui nous rendra notre élan vital, et nous aidera à nous repérer.
La thérapie parvient à un tournant lorsque le patient comprend, émotionnellement, que tout l'"amour" qu'il avait conquis au prix de tant d'efforts et de sacrifices ne s'adressait pas à celui qu'il était en réalité; que, si on admirait sa beauté et ses exploits, c'était une admiration de la beauté et des exploits mais pas de l'enfant qu'il était. Derrière la performance s'éveille alors, dans la thérapie, le petit enfant solitaire, et il se demande : "Et si je m'étais montré méchant, laid, coléreux, jaloux, perturbé? Qu'en aurait-il été de votre amour? Or tout cela, je l'étais aussi. Cela voudrait-il dire qu'en réalité ce n'est pas moi que vous aimiez, mais l'image que je donnais? L'enfant "comme il faut", sur qui on pouvait compter, sensible, compréhensif, l'enfant agréable qui au fond n'était même pas un enfant? Qu'est-il advenu de mon enfance? Ne me l'a-t'on pas volée? Je en peux pas revenir en arrière, cela je ne pourrai jamais le rattraper. Dès le départ, j'ai été un petit adulte. Mes qualité, les avez-vous tout simplement exploitées?"

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Alice Miller narre que lorseque la thérapie est amorcée...

Dans un premier temps, on se sent très vexé de n'être pas totalement bon, compréhensif, généreux, maître de soi et surtout dépourvu de besoins, alors que son estime de soi se fondait exclusivement sur cette image. mais si nous voulons vraiment nous venir en aide, il nous faut quitter la citadelle des illusion. Nous ne sommes pas toujours aussi coupables que nous en avons le sentiment, ni aussi innocents que nous aimerions le croire. Seulement, tant que nous sommes engourdis et égarés, tant que nous ne connaissons pas exactement notre propre histoire, nous ne le savons pas. Mais la confrontation avec la réalité de cette histoire aide à dissiper les illusions qui ont déformé notre vision du passé, nous permet d'être plus au clair avec nous-mêmes. Quand nous découvrons nos torts réels dans le présent, nous devons nous en excuser auprès de la personne lésée. Cela nous rend libres de liquider les sentiments de culpabilité inconscients et injustifiés venus de notre enfance. car nous n'étions pas coupables des cruautés que nous avons subies, et pourtant nous nous en sommes sentis responsables. Ce tenace, destructeur et infondé sentiment de culpabilité, nous ne pouvons en venir à bout que si nous ne commettons pas, pour nous en défendre, de nouvelles fautes, bien réelles, dans le présent.
Nombre d'hommes et de femmes reportent sur d'autres la cruauté dont ils ont jadis été victimes et de la sorte conservent l'image idéalisée de leurs parents. Au fond d'eux-mêmes, ils demeurent ainsi, et même à un âge avancé, de petits enfants dépendants. Ils ignorent qu'ils pourraient être plus authentiques, plus honnêtes envers eux-mêmes et les autres, s'ils se permettaient d'éprouver les sentiment issus du temps lointain de leur enfance.

Puis elle ajoute que...
Tous les sentiment d'impuissance, de colère et d'abandon sont vécus dans la thérapie avec une intensité qui, auparavant, aurait été inconcevable. Ils ouvrent lentement la porte, jusque-là verrouillée, aux souvenirs refoulés. On ne peut se souvenir que des choses vécues consciemment. Mais le monde affectif d'un enfant blessé dans son intégrité est déjà le résultat d'une sélection qui en a exclu l'essentiel. C'est seulement dans la thérapie que ces sentiments originels, qui s'accompagnent de la souffrance du petit enfant incapable de comprendre, sont pour la première fois vécus consciemment.

... il nous a fallu satisfaire les besoins inconscients de nos parents, au prix de notre épanouissement personnel, afin de ne pas perdre le peu que nous avions.

...pouvoir vivre notre révolte et notre chagrin de trouver nos parents non disponibles face à nos besoins élémentaires.

...De ce fait, il a développé des symptômes. Ensuite, dans la thérapie, l'adulte pourra les liquider quand les sentiments cachés derrière ces symptômes émergeront à sa conscience: horreur, désespoir et révolte, méfiance et rage impuissante.

...C'est notre vieux rêve, jamais complètement vécu, d'avoir des parents bons, loyaux, intelligents, conscients et courageux, qui peut nous entraîner à ne pas voir la mauvaise foi ou l'inconscience du thérapeute. Nous risquons de tolérer des manipulations beaucoup trop souvent, quand des thérapeutes malhonnêtes, ou des gourous de sectes, savent se donner l'air particulièrement sincère et avisé. Lorsque l'illusion répond si bien à nos besoins et à notre détresse, il faut plus longtemps pour ouvrir les yeux. Mais si nous sommes en pleine possession de nos sentiments, cette illusion-là également devra tôt ou tard être enterrée, faire place à la salutaire vérité.

...Tout enfant a le besoin légitime d'être vu, compris, pris au sérieux et respecté par sa mère. Durant les premières semaines, les premiers mois de son existence, il lui faut pouvoir disposer d'elle, en faire usage, se refléter en elle. La plus belle illustration de cette situation, nous la trouvons dans cette image de Winnicott: la mère regarde le bébé qu'elle tient dans ses bras, le bébé regarde le visage de sa mère et s'y retrouve lui-même...à condition que le re regard de la mère soit vraiment posé sur ce petit être unique, sans défense, et non sur ce qu'elle forge pour lui: ses propres attentes, ses angoisses, ses rêves, qu'elle projette sur l'enfant. Dans ce dernier cas l'enfant trouve dans le visage de sa mère non sa propre image, mais celle de la détresse de sa mère. Et lui, il reste privé de miroir, et le cherchera vainement tout le long de sa vie.

...Par "sentiment de Soi sain", j'entends la totale certitude que les sentiments et les désir éprouvés appartiennent à son propre Soi. Ce n'est pas une certitude raisonnée - elle est là, comme notre pouls, auquel nous ne prêtons aucune attention tant qu'il bat normalement.
C'est dans cet accès spontané, tout naturel, à ses sentiments et à ses désirs personnels que l'être humain puise sa force intérieure et son respect de lui-même. il a le droit de vivre ses émotions, d'être triste, désespéré ou d'avoir besoin d'aide, sans trembler de perturber quelqu'un. Il a le droit d'avoir peur quand il se sent menacé, de se fâcher quand il ne peut satisfaire ses désirs. Il sait non seulement ce qu'il ne veut pas, mais aussi ce qu'il veut, et se permet de l'exprimer - que cela lui vaille d'être aimé ou détesté.

... La plupart des patients qui ont cherché mon aide parce qu'ils souffraient de dépression avaient une mère extrêmement insécure, souvent dépressive, et qui considérait l'enfant (unique ou encore, dans bien des cas, l'aîné) comme sa propriété. Ce que cette mère n'avait pas reçu, dans son jeune âge, de sa propre mère, elle peut à présent le trouver auprès de son enfant: il est à sa disposition, accepte de lui servir d'écho, de se laisser contrôler, est totalement centré sur elle, ne l'abandonne jamais, lui accorde attention et admiration. Si elle se sent débordée par les besoins de son enfant, s'il lui en demande trop, (comme le faisait autrefois sa mère), elle n'est plus sans défense comme jadis, elle ne se laisse pas tyranniser, elle peut éduquer son enfant, de manière à ce qu'il ne crie pas et ne la dérange pas. Elle peut enfin se faire traiter avec égards et respect, réclamer ce souci de sa vie et de son bien-être que ses parents ne lui avaient guère montré.

L'individu "grandiose" est admiré en tous lieux, et il a besoin de cette admiration, il ne peut ivre sans elle. Tout ce qu'il entreprend, il lui faut le réussir brillamment - et du reste il en est capable (autrement il ne s'y lancerait pas). Il s'admire lui-même pour ses qualités: pour sa beauté, son intelligence, son talent, ses succès et ses performances. Mais malheur si l'un de ces avantages vient à lui faire défaut: la catastrophe, sous forme d'une sévère dépression, est alors imminente. Tout le monde trouve normal que des personnes malades ou âgées, qui ont subi beaucoup de pertes, ou encore par exemple des femmes en ménopause, deviennent dépressives. On oublie qu'il existe également des personnalités capables de supporter la perte de leur beauté, de leur fortune, de leur jeunesse, ou celle d'un être cher, en éprouvant certes de l'affliction, mais sans tomber dans la dépression. Et inversement il existe des gens apparemment comblés qui souffrent de graves dépressions. Pourquoi? Parce qu'on échappe à la dépression quand le sentiment de sa propre valeur s'enracine dans l'authenticité des sentiments que l'on éprouve, et non dans la possession de telles ou telles qualités. L'effondrement du sentiment de sa propre valeur chez l'individu "grandiose" montre très nettement qu'en réalité, il était suspendu en l'air, "à un ballon de baudruche" (rêve d'une patiente), qui, par bon vent, est certes monté très haut, mais subitement s'est retrouvé percé et, à présent, gît au sol comme un petit chiffon. Cet individu 'a rien pu développer de sa propre personnalité, rien qui aurait pu, plus tard, lui fournir un appui. Car à côté de la fierté qu'inspire un enfant à ses parents se cache, dangereusement proche, la honte, au cas où il décevrait leurs attentes.
Le "grandiose" ne peut renoncer sans thérapie à la tragique illusion que l'admiration équivaut à de l'amour. Souvent, une vie entière est consacrée à la poursuite de cet ersatz. Tant que les véritables besoins de l'ancien enfant, ses besoins d'expression, de respect, de compréhension, d'être pris au sérieux, ne peuvent pas être compris et vécus consciemment, la lutte pour ce symbole de l'amour se poursuivra. Une patiente m'a dit un jour qu'il lui semblait avoir toujours été montée sur des échasses. Comment un être toujours monté sur des échasses ne serait-il pas perpétuellement jaloux de ceux qui marchent sur leur propres jambes, même s'ils lui paraissent plus petits et plus "médiocres" que lui-même? Et comment ne serait-il pas, au fond de lui, dévoré d'une colère contenue contre ceux qui l'ont amené à ne pas oser marcher sans échasse? Au fond, l'individu sain suscite l'envie parce qu'il n'a pas besoin de s'efforcer continuellement d'être admirable, parce qu'il n'a pas à chercher à paraître comme ceci ou comme cela, mais peut tout tranquillement se permettre d'être comme il est.
Le "grandiose" n'est jamais réellement libre, car il est constamment dépendant de l'admiration des autres, et parce que cette admiration est liée à des qualités, des fonctions et des performances qui peuvent brutalement s'écrouler.

... On peut donc voir en la dépression un signe direct de la perte du Soi, à savoir le déni de ses propres sentiments et réactions affectives. Ce déni a commencé chez l'enfant, pour lui permettre de s'adapter, une nécessité vitale, car il avait peur de perdre l'amour de ses parents. C'est pourquoi la dépression renvoie à une blessure très ancienne. Dès le début, le nourrisson a connu une carence dans des domaines affectifs donnés, qui auraient mené à une conscience de soi stable. Certains enfants n'ont pas eu le droit de vivre librement leurs toutes premières sensations, comme le déplaisir, l'irritation, la colère, la douleur, le plaisir apporté par son propre corps, voire la sensation de faim.On entend parfois des mères raconter fièrement que leurs nourrissons ont appris à réprimer leur faim, et du moment qu'on leur procurait affectueusement un dérivatif, à attendre patiemment l'heure de la tétée.

...Rester attaché, sans le moindre esprit critique, aux idées traditionnelles sur l'amour et la morale est une bonne façon de voiler ou de refouler les réalités de sa propre histoire. mais sans le libre accès à ces faits, ces réalités, les racines de l'amour sont coupées. Rien d'étonnant à ce qu'alors les appels à nous comporter, les uns envers les autres, avec affection, générosité et compassion restent vains. Nous ne pouvons pas aimer vraiment s'il nous est interdit de voir notre vérité, la vérité sur nos parents et nos éducateurs, mais aussi sur nous-mêmes. Nous pouvons seulement faire semblant d'aimer. mais ce comportement hypocrite est le contraire de l'amour. Il sème la confusion, mystifie, et surtout il induit en l'autre une rage impuissante, qui doit être refoulée, ne peut jamais être vécue consciemment, et se montre donc destructrice. En particulier quand l'intéressé a terriblement besoin de croire à ce prétendu amour. Beaucoup de gens pourraient sans doute devenir plus sincères, ce qui signifie également moins destructifs, si les leaders religieux reconnaissaient ces simples lois psychiques. Au lieu de les ignorer, il leur suffirait de regarder un peu mieux autour d'eux et de voir l'ampleur des dégâts causés par l'hypocrisie, dans les familles, dans la vie publique, dans la société toute entière.

...Nous les adultes, nous n'avons pas besoin d'un amour inconditionnel. Pas même de la part de notre thérapeute. C'est là un besoin infantile, impossible à assouvir par la suite. Qui n'a pas pleuré cette perte dans son enfance se nourrit d'illusions. Notre thérapeute doit faire preuve d'honnêteté, de respect, de confiance, d'empathie et de compréhension à notre égard, nous avons aussi besoin de sa capacité à tirer au clair ses propres sentiments et à ne pas nous en faire porter le poids. Et tout cela, nous pouvons l'obtenir. mais si quelqu'un nous promet de nous aimer "inconditionnellement", peut-être devrions-nous ous méfier.

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